Nous pensions venir à Dakar au mois de juin, il y a des années de cela.
Avant même que la Radio ne soit fondée, avant même que l’on ne se connaisse, avant même d’en avoir l’idée.
L’une voulait apprendre à danser le Mbalax.[kh]
Un autre voulait à tout prix entendre les sons de la fin du Ramadan résonner dans Ouakam. Un autre encore voulait déjeuner avec Djibril Diop Mambety.
Certains voulaient ouvrir un restaurant de fruits de mer sur l’île de Gorée.
Un dernier enfin voulait devenir joueur de kora professionnel.
Et puis un jour, un jour de pluie à Paris, on s’en est parlé. Chacun a raconté, de façon décousue, un peu absurde, un peu inexpliquée, son envie de découvrir cette ville.
MONOBLOC est une radio itinérante. Cette fois-ci, elle est juste allée un peu plus loin que d’habitude.
Et pour sa 8ème édition, elle s’est installée à Dakar.
Morceaux choisis de l’édition « DAKAR »
PODCASTS
Cheikh Amala Doucouré, le seul disquaire de Dakar
Si vous êtes à Dakar, allez jusqu’au rond-point Jets d’Eau. Longez la station essence sur la gauche puis prenez la première rue à droite. Avancez de quelques mètres et arrêtez-vous. Sur votre droite, un petit local. À l’intérieur, des milliers de vinyles, des cassettes audio, et mêmes quelques VHS. Si vous entrez, ne soyez pas pressé. Amala Doucouré, seul et unique disquaire de la ville, a beaucoup d’histoires à raconter, et beaucoup de musique à faire écouter…
En voiture avec Babacar
Il garde ce petit livre jaune précieux partout où il va : dans le pare-soleil de sa voiture, dans sa chambre, sur sa poitrine quand il marche dans la rue. Tout en conduisant dans les embouteillages de fin de journée, Babacar nous parle de Cheikh Ahmadou Bamba, fondateur du mouridisme et grande figure d’opposition au colonialisme.
Soumbédioune, le soleil et la mer
Sur la plage des pêcheurs de Soumbédioune, les hommes attrappent les poissons et les femmes les écaillent. Et le soleil boule de feu, déclive sur la mer vermeille.
En cuisine chez « C’est le bon »
Les plats mijotent et ce jour-là les dorades crépitent. Leçon improvisée de cuisine sénégalaise, grâce à Maryem et Hazma, mari et femme, qui tiennent ensemble le restaurant de quartier “C’est le bon”.
Massamba Gueye ou l’oralité
Au Centre Culturel Blaise Senghor, Monobloc déjeune avec le grand conteur (fondateur de la Maison de l’Oralité et du Patrimoine de Dakar), griot, professeur et écrivain Massamba Gueye.
Sur le toit de la ville
Le toit est presque au-dessus des nuages et frôle le ciel. Ce toit où nous nous sommes installés (pour une émission en direct) est immense. Si deux hommes partaient pour se rejoindre depuis chacune des extrémités, Dieu seul sait si leurs chemins se croiseraient un jour. Voici le récit fantasmé de ce que l’on peut voir depuis un toit de Dakar si l’on se force un peu.
Déambulations musicales
Quitter la grand route, fuir les voitures, et préférer les rues recouvertes de sable. À chaque embranchement, prendre la voie la plus étroite, sinon laisser les pieds décider. C’est la façon font j’ai décidé d’explorer le quartier de Ouakam.
Le sable y feutre les pas et décourage une partie des automobilistes, laissant l’air s’animer du bruit de l’activité de ses habitants. Bruit? Pas vraiment. Si l’on y prête attention, des rythmes et des mélodies accrochent l’oreille. Un ballon de basket qui heurte sur le goudron, l’appel à la prière, ou simplement la mélodie discrète du langage parlé.
À l’école des Manguiers
Après la récréation, c’est l’heure du cours de géométrie dans l’école publique des Manguiers.
Trousse à pharmacie (suite)
Trois ans après un voyage en Inde et deux ans après la première édition de MONOBLOC, il prétendait aller mieux. Nouvel inventaire médicamenteux commenté par un hypocondriaque.
Sidi, le pêcheur de Yoff Tonghor
A Yoff Tonghor, l’art de la pêche se transmet de père en fils, de même que les pirogues colorées qui s’étalent sur la plage à perte de vue. Sidi s’apprête à partir en mer. C’est la saison du calamar.
Avec Genji, “la voix des femmes”
Le temps d’une émission, Monobloc a prêté ses micros aux femmes membres du collectif d’artistes Genji Hip Hop. Genji est le verlan de “Jigen” : femme, en wolof. Écrivaines, slameuses, chanteuses, régisseuses, artistes, elles ont tenu à consacrer leur émission à l’urgence de la question du viol.
Corniche Bar
Entre la Médina et Soumbédioune sur la route de la corniche, un panneau 33 Export s’affiche, plein de promesses : c’est le Corniche Bar, ouvert depuis 1977. On y a fait escale.
Rufisque, prison pour femmes
53 détenues habitent cette prison du Nord de Dakar. Elles vivent entre des murs à quelques dizaines de mètres de la mer. Pendant deux jours, les artistes du collectif Genji Hip Hop leur ont proposé des ateliers de danse et de slam, liberté temporaire de leurs corps et de leurs mots.
Revue de presse radiophonique
Désormais, les autres revues de presse seront toujours un peu décevantes.
Carnet de voyage
À quoi bon les carnets de voyage des autres ? Des notes de voyage, et des sons.
La playlist d’Analog Dakar Club
Trois collectionneurs de disques et pointus mélomanes ont un jour décidé de sortir leurs vinyles du placard. Ils ont fondé l’Analog Dakar Club et organisent une fois par mois des dj-sets à Dakar. Le temps d’une soirée, ils nous ont ouvert leur porte et leur collection, pour un voyage musical en Afrique de l’Ouest.
Tangal Beatz, collectionneur et dj K-7
« On dit que tu as racheté l’intégralité des cassettes audio du continent africain, c’est vrai ? »
« Oui ».
Tentative d’épuisement d’un lieu : Yoff Tonghor
Il y a beaucoup de choses sur cette place du village de Yoff Tonghor. Par exemple : une usine de poissons, des boutiques, un vendeur, des pneus empilés, une maison en travaux, et tout ce qui se passe quand il ne se passe rien, sinon du temps, d’autres gens, des voitures à moteur ou à cheval, très peu de nuages. Une tentative de description à plusieurs voix, un matin.
Tentative d’épuisement d’un lieu : l’île de Gorée
Il y a beaucoup de choses sur cette place de l’île de Gorée, au large de Dakar, par exemple : un ancien kiosque à musique, un terrain de football, des boutiques de souvenirs, une vendeuse de sandwichs, un poste de polices, et tout ce qui se passe quand il ne se passe rien, sinon du temps, d’autres gens, des promeneurs, des sons. Une tentative de description d’une place de l’île, à plusieurs voix, à la fin du jour.
La compagnie Kaddu Yarakh : « théâtre à emporter »
Depuis le village de pêcheurs de Yarakh, Mamadou Diol et sa compagnie se battent contre les problèmes politiques et sociaux par le théâtre-forum. Pollution de la baie, émigration clandestine : les pièces parlent des problèmes du quartier, se jouent dans la rue, et tout le monde est invité à donner son avis. Le théâtre devient assemblée d’expression libre. La compagnie s’appelle Kaddu Yarakh : « La voix de Yarakh ».
L’art dans le sang
Un après-midi, nous les croisons en train de répéter, assis autour d’une table de la cafétéria du Centre Blaise Senghor.